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Moi aussi, j'y suis allée
2 octobre 2006

4ème jour de voyage : Palais des Doges, le Lido et les masques vénitiens

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Départ après le petit-déjeuner pour la Piazzeta San Marco par la vaporetto n°1 qui descend le Grand Canal. Demain, je ferai mon reportage sur le Grand Canal mais pour le moment, nous allons visiter le Palais des Doges, qui jouxte le campanile et la basilique. Mieux vaut y être à l'ouverture, car la queue dure toute la journée!!

100_0676Le Palais des Doges ou Palazzo Ducale (fin mars-fin nov : 9h-19h / hiver : 9h/17h / 18 €, sinon 12€ avec le pass musée, ou 7.5€ avec le pass St Marc) devint le siège du gouvernement dès le IXs. La construction actuelle n'a rien à voir avec sa physionomie originelle: on sait en effet qu'avant l'an 1000, alors qu'il était bâti sur des murs romains préexistants d'après le modèle d'édifices byzantins, un incendie le détruisit. Il fut reconstruit plusieurs fois, sa construction définitive date de 1340. Le chef de l'exécutif portait le titre de doge (duc), et était théoriquement élu à vie. En pratique, les doges démissionnaient souvent prématurément et se retiraient dans une vie plus monastique sous la pression des oligarques, quand ils étaient discrédités par leur action politique.

Cet incomparable palais repose sur une rangée de légères arcades surmontée d'une loggia finement ajourée.

100_0718A l'intérieur se côtoient quelques rares grandes pièces austères et froides avec d'autres pièces, heureusement très nombreuses et richement décorées : plafonds à caissons dorés, grandes fresques, monumentales statues, grande salle d'armes... En visitant l'intérieur de ce palais, on est interpellé par des "gueules de lion" qui comme le nom l'indique, sont des représentations de têtes de lions sculptées dans lesquelles les Vénitiens pouvaient introduire en secret, des messages ou dénonciations destinées aux différents magistrats.

En fin de visite, on arrive à la partie qui, en général, fascine le plus grand nombre de visiteur : les prisons ! Les prisons de Venise étaient un vrai supplice, car elles se trouvaient sous une toiture en plomb : l'hiver : elles étaient glaciales, et l'été, c'était caniculaire! On ne visite que les "nouvelles prisons", appelées ainsi car elles furent construites après les anciennes, devenues insuffisantes en nombre! Le revêtement en bois et l'étroitesse des cellules donnent au visiteur une impression d'angoisse profonde et l'on imagine quel pouvait être l'état d'âme des prisonniers. L'hôte le plus illustre de la prison n'est autre que le célébrissime Giacomo Casanova! Eh oui, ce séducteur fut emprisonné pendant 2 ans avant de s'échapper avec un autre prisonnier. C'est d'ailleurs, la seule évasion connue à Venise!

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Pour accéder du palais aux prisons, on emprunte le pont des soupirs, construit en 1360 et agrandi aux XIXs. Les "soupirs" de son nom sont une invention romantique du XIXs, ce sont les soupirs des condamnés qui, traversant le pont, regardaient la ville pour la dernière fois à travers de petites fenêtres.

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La porta della carta est l'entrée d'honneur du palais, datant du XVs et mettant en scène le doge Francesco Foscari face au lion ailé (symbole de St Marc). Son nom vient du fait que près de cette porte, étaient affichés les décrets du gouvernement; elle était autrefois dite "dorée" à cause de sa décoration primitive : bleu et or. Elle est en ogive, des sculptures et des décorations gothiques en occupent la partie haute.

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Presque à l'angle de cette porte et de la basilique St Marc, on est interpellé par les 4 Tétrarques de porphyre provenant de Syrie et représentant les empereurs Dioclétien, Maximin, Valère et Constant, s'étreignant.

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100_0722En passant par la porte (c'est d'ailleurs par là que l'on sort du palais des Doges, l'entrée se fait côté Grand Canal), on accède à l'escalier des Géants qui doit son nom aux 2 statues de Mars et Neptune. En haut de l'escalier avait lieu le couronnement des doges. La légende raconte que le 17 avril 1355, au pied de cet escalier, le doge Marin Faliero a été décapité après avoir été accusé de trahison!

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Après cette visite, on attrape le vaporetto pour l'île du Lido dont le nom signifie "l'île d'or". Elle est positionnée de telle sorte qu'elle protège Venise de la mer Adriatique comme si elle était une barrière aux forces de la mer. Le lido est l'unique endroit de Venise où la circulation en voiture est autorisée. C'est une île sablonneuse étroite d'une dizaine de kilomètres de long. La Mostra de Venise s'y déroule et constitue la section cinéma de la Biennale de Venise, elle se tient annuellement au début du mois de septembre depuis 1932.

On déjeune au restaurant La Favorita, fréquentée par les locaux. Accueil très sympathique, service soigné. Encore un essai transformé : le foie de veau à la vénitienne : très goûteux.

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En rentrant du Lido, on fait un petit arrêt sur l'île de la Giudecca. A l'extrémité sud, la basilique San Giorgio Maggiore dont le campanile fait écho à celui de la basilique San Marco, sa voisine. Dès le Xs, des moines bénédictins s'installent dans un modeste couvent. L'église actuelle date du XVIs, le campanile date, lui, du XVIIIs car il remplace celui qui s'écroula en 1773. Par sa position stratégique, l'île jouera un rôle important dans le commerce. C'est ici que se trouve le "dernier repas" du Tintoret, peint entre 1592 et 1594. C'est pour le réfectoire du monastère des Bénédictins de San Giorgio Maggiore que Véronèse a peint en 1562-63 ses "noces de Cana", tableau que Napoléon Bonaparte a volé aux Italiens en 1797 et qui se trouve à présent au musée du Louvre à Paris.

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En remontant le Grand Canal, on s'arrête dans le Dorsoduro, quartier dont le nom signifie "dos dur" en référence aux terres rocheuses et dures sur lesquelles s'est établi le quartier. Ce dernier est d'ailleurs considéré comme un des plus paisible et des plus exclusifs de la ville avec notamment le Musée Guggenheim et de nombreuses galeries d'art.

100_0760Les cheminées de Venise : dans l'Antiquité, la plupart des toits des maisons de Venise étaient recouverts de paille, si bien qu'il suffisait d'une étincelle pour brûler la moitié de la ville. C'est pourquoi on essaya de trouver des solutions, c'est ainsi que virent le jour, les cheminées dites "a canna rovesciata" (tuyau renversé) et "a tronco di cono" (tronc de cône), la particularité de ces cheminées permet d'entraver  et de refroidir les étincelles. Beaucoup d'entre elles étaient décorées, peintes. De nos jours, on peut compter plus de 10 sortes de cheminées. A Venise, on peut dénombrer environ 7000 cheminées  contre 10 357 au XVIs!!! 

100_0744L'église Santa Maria della Salute dont les travaux présentèrent maintes péripéties : en 1630, une terrible épidémie de peste frappa Venise et provoqua des milliers de victimes parmi la population. Le Sénat décida alors que si, avec l'aide du ciel, le péril était conjuré, on élèverait un temple grandiose à la Vierge. On eut raison de la peste et le Sénat ouvrir un concours pour le projet de l'église. Les travaux débutèrent en 1631 mais le terrain commença à céder sous le poids de la construction, les murs semblèrent ne pas pouvoir supporter la coupole centrale. Pour palier à ces difficultés, on enfonça une multitude de pilotis et l'architecte créa les "grandes oreilles" qui servent de soutien au tambour. Les travaux s'achevèrent en 1687.

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100_0853Puis on se promène un peu dans les rues où l'on est fasciné par le nombre de boutiques de masques! Dans un premier temps, le masque est réservé aux hommes, mais très vite, il touche toute la population quelque soit son sexe ou sa classe sociale. Le carnaval de Venise remonte au XVs. Il commençait le 26 décembre durait jusqu'à Mardi gras et avait son apogée au Jeudi gras. Durant cette période tous les débordements étaient permis et bien entendu, non sanctionnés, ce qui conduisit les doges à limiter la durée du carnaval et à interdire le port du masque en dehors de cette période (sauf pour la Bautta).

100_0854Les restrictions se sont faites de plus en plus nombreuses, si bien qu'après la chute de la République vénitienne (à la fin du XVIIIs), l'usage des masques connut un grand déclin, voire un oubli complet. Heureusement, depuis la fin des années 1970, le carnaval de Venise connaît un véritable regain et l'usage des masques avec lui. Si les masques d'aujourd'hui laissent libre court à l'imagination de chaque Vénitien, ils sont encore largement inspirés des masques classiques tels que la bautta (pour les hommes), la moretta (pour les femmes) et le personnages de la commedia dell'arte!

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